Lorsque j'étais petite, je voulais être accordeoniste; et accessoirement, vendre des bouquets de fleurs avec des bonbons accrochés aux branches.
Et puis je me suis lancée dans la folle idée de devenir artiste. Pardon, chanteuse. Pardon, célébre. Pardon, cliché de la societé "à laquelle nous devrions tous ressembler."
J'ai voulu devenir comedienne, et mettre en pratique mes 10 années de théâtre.
J'ai voulu faire fortune pour offrir à ma mere un chateau dans les nuages.
J'ai voulu ouvrir un salon de thé avec des cupcakes multicolores,du thé au jasmin et aux eclats d'amande,
J'ai voulu partir en mission humanitaire pour sauver des hommes & des animaux,changer le monde.
J'ai voulu me marier pour rassembler tous ceux qui ont franchi le cap, connaitre la sensation de porter une robe blanche en dentelle, savoir si la nuit de noces est, comme on le dit si souvent, toujours un peu decevante.
J'ai voulu être trés rousse, trés brune, trés mince, trés timide, trés en colére, trés rebelle, trés demonstrative, trés confiante.
Tutoyer quelques vedettes
J'ai préféré douter alors que je connaissais la vérité.
Je me suis contredite alors que j'avais raison.
J'ai voulu trop écouter les autres, éviter d'etre à côté de mes pompes alors que même mes pompes s'étaient faites la malle.
J'ai toujours proné la liberté, tout en m'enchainant au pire sans jamais garder le meilleur.
J'ai voulu passer pour plus intelligente et finalement j'ai ete conne.
J'ai osé ne pas oser et je l'ai regretté.
Je n'ai jamais voulu manquer de courage, et souvent, je payé cher de ne jamais vouloir être une daltonienne de l'âme.
Et puis, un jour,
J'ai voulu être moi même de nouveau, comme lorsque j'etais petite et que je sortais de table parce que je n'etais pas contente qu'on me dise quoi faire, quoi dire, qui être.
Arreter de vouloir vous ressembler, arreter de vouloir que l'on me ressemble.
J'ai accepté de ne pas faire fortune, de ne pas rencontrer Druker, ni de cotoyer tout ce petit showbizz qui aime se complaire dans des paradis artificiels et des égos demesurés.
J'ai arreté les colorations, j'ai affiné mon maquillage, j'ai travaillé mon corps autrement qu'en lui en foutant plein la gueule, en le traitant comme une poubelle, mais plutot comme un temple d'Amour ,de consideration & de reconnaissance. J'ai arreté de toujours porter des talons, de me maquiller avant qu'il ne se reveille et qu'il ne me regarde. J'ai aussi arrêté les hommes qui avaient besoin d 'une mere, d'un pote, d'un souffre douleur, d'une banque.
J'ai arreté de penser qu'on doit ressembler à tous les autres, avoir du fric, être branché, sortir tous les soirs parce qu'on est jeune, rejeter la faute sur l'education parentale, regarder les informations à la TV pour un peu plus detester la Vie qui nous entoure et hair les humains qui nous côtoient.
J'ai remis mon destin entre mes propres mains, et celles de l'Univers.
J'ai compris que ce qui rend heureux, c'est de voir son chien au reveil, qui te regarde comme si tu étais la 8eme merveille du monde.
Le bonheur, c'est toi, quand tu fais achetes un café à la station service et que tu le poses sur le toit de la caisse avant de remonter en voiture et de redemarrer.
Le bonheur, c'est le sable chaud des plages de mon enfance, l'écume au bruit sourd dans mes oreilles,
Tous mes livres, mes fideles amis que je ne quitte jamais et qui me font rire, chialer, apprendre, renoncer, me battre.
Le bonheur, c'est la musique qui n'est jamais bien loin, c'est quand je n'ai pas besoin de chanter devant 20 000 personnes en premiere partie pour me faire croire que j'existe.La musique, elle ne sert pas à gagner du fric, à fouler les marches de Cannes, à coucher avec le premier producteur venu. Elle sert à aimer, à comprendre, à changer, à être touché par ce que l'on ne peut décrire, ni même effleurer du doigt. La musique, c'est un truc entre toi & toi.
Le bonheur, c'est le bruit de la pluie sur les roses, le gout du smoothie banane-noisettes, les retrouvailles, l'attente, l'odeur de celui qu'on aime, la maladie vaincue, le cancer soigné, la présence, les collègues véritablement aimants et bienveillants, la découverte d'un pays, une naissance, une nouvelle vie où l'on se donne les moyens de repartir de zero. Le bonheur c'est s'aimer, se faire confiance, emmerder les jugements de valeur, les medias, le corps médical qui n'a rien compris à la guerison du coeur, les directeurs financiers obtus,sexistes,aveuglés par leur propre fric et complexé par leur propre ombre. Les femmes qui jalousent, detestent gratuitement, jugent.C'est emmerder tout ce qui n'est pas gentil, juste, drôle, bienveillant, et beau.
J'ai compris que la maladie intervient pour te faire comprendre quelque chose qui cloche dans ta vie. Qu'elle n'est ni bonne ni mauvaise, mais juste. J'ai compris que les animaux ne sont pas sur Terre pour être tués, bouffés par ceux qui se sont approprié la mention "doués de pensée". Les animaux sont ici pour vivre leur vie, évoluer, tout comme nous le faisons, nous memes.
J'ai compris qu'un homme reste un homme, avec un squelette identique au mien, un cerveau identique au mien, des cellules necessitant les memes besoins vitaux que les miennes. Que tu peux detester ton voisin, haîr le renoi de ton quartier, flipper en croisant un rebeu, conchir la fille plus mince, plus jolie, plus intelligente, envier celui qui a le plus de fric, le plus d'amis, etc etc...jamais, jamais, JAMAIS cela ne te donnera une excuse valable ni ne justifiera cette pensée là que tu nourris.
Chinois, francais, juif, arabe, hetero, bisexuel, chien, coq, libellule, à gauche, communiste, pro PSG, pro Marseille,Chti, cheval, vieux, grand, petit, boutonneux, sexy,pauvre,riche,fourmie,saumon, truie, homo, salarié, fonctionnaire, liberal,celebre,
chretien,bouddhiste, stérile, timide, smart, bimbo,malade,musclé, maigre,singe, raton...
Nous sommes TOUS sur le même pied d'égalité, et je dirais même mieux:
La fin est la même pour tous.
Arretons de vouloir être autre chose que nous même :)
Soyons uniques sans jamais se croire au dessus de quiconque.
Arretons "d'essayer" et pronons notre véritable nature, celle d'être purement soi même.
Juste quelq'un de bien.
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