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Photo du rédacteurElizabeth Boccara Bright

Petite, toute petite poésie.


Ce matin, j'ai rencontré une coccinelle. Elle se promenait sur ma terrasse. Ou peut être était ce moi qui avait posé le pied dans sa maison ? Nous nous sommes regardées, comme deux vielles amies qui se retrouvent, et j'ai plissé les yeux, en slow motion... je suis à peu prés certaine que l'instant d'une seconde, elle m'a souri.

C'est ca, la vie. Le slow motion. La micro poésie des toutes petites choses. Et moi, je les aime bien ces toutes petites choses qui allègent mon coeur un peu trop lourd. Alors, j'ai cueilli quelques brins de thym, plongés ces derniers dans ma tasse d'eau chaude, j'ai salué Debussy et lui ai demandé de jouer son air de Clair de Lune, et je me suis assise dans un petit coin de soleil pour vous écrire.

J'avais envie ce matin d'arrêter le temps, de le suspendre pour vous emmener dans mes rêveries. Parce que je ne veux plus que le lundi matin ressemble encore au monstre sous le lit, qui m'empêche de dépasser un orteil de la couette par peur d'être dévorée. Le lundi au soleil, c'est un jour qu'on aura jamais. Et bien si, ce jour, c'est aujourd'hui. Les rayons dorés font danser les feuilles d'automne, qui bientôt se décrocheront de leurs branches pour un dernier tourbillon magique avant de venir se poser délicatement sur le sol, pour admirer le ciel bleu, et brunir, tout doucement, en célébration de l'Automne.


J'ai envie de vous parler des mes problèmes. Mais pas sous leur forme originelle. Transcender le triste et en faire un dessein amusant, délicat et coloré. Dans mon prochain appartement par exemple, j'aimerais entrevoir avec vos yeux d'enfants la future chambre de Sasha. J'aime le bleu, je ne pourrais jamais me passer de cette couleur qui me rappelle toujours les yeux de ma soeur, et l'immensité de l'ocean. Alors soit, ce sera encore du bleu. Mais cette fois, nous y ajouterons des animaux d'Afrique, des créatures enchantées qui tapisseront un mur, ou peut être deux. Il y aura des étoiles au plafond, et un fauteil suspendu, en forme de nuage de laine. Des amies m'ont offert un joli bateau de pirates en kit, que je m'étais amusée à monter un aprés midi de Novembre. Il trônera sur une etagere, tout prés des livres de Mobydick, La Fontaine, et des contes de la rue Broca, que j'aimais par dessus lire quand j'étais petite.

Sur l'un des murs, je prendrai aussi soin d'installer une minuscule porte, une minuscule boite aux lettres et un minuscule petit paillasson... Afin que notre bienveillante petite souris puisse également emménager, en attendant que Sasha lui offre ses petites dents de lait, contre quelques pièces ou toute autre chose qui aura de la valeur à ses yeux.


Dans ma liste d'angoisses existentielles, je ne sais pas vous, mais moi, je manque de temps.

J'aimerais peindre, écrire, jardiner, danser, créer, construire, parler, raconter, apprendre, enseigner, cuisiner, chanter, composer, jouer... Pourquoi toutes ces belles choses n'offrent pas la sécurité d'un revenu et d'une vie stable?

Pourquoi rêver n'est il pas un métier?

Pourquoi sommes nous pauvres financièrement quand nous débordons d'une richesse intérieure sans limite?

J'aimerais fabriquer mon métier. Me définir, ce serait parler de Créatrice de Bien-être.

Infuseuse de principes actifs de bonheur. Une théière. Voilà ce que je suis. Une théière joufflue, qui réconforte quand il fait froid et est toujours signe de bienveillance, de teatime, de petits biscuits-calin, de bons moments entre amis, de retrouvaille familiale.

Infuser, faire penetrer en vous, en moi, les principes de la douceur, de l'humanisme, de l'amour sans condition, et du pardon.


Je ne suis pas une entrepreneuse finalement. Ce terme ne me correspond pas vraiment. Je n'entreprends rien. Toutefois, j'essaie de faire ce qui me plait, et du mieux possible. Je voulais bouger les choses, avoir un team, bousculer la vie, et être parmi les 10 nanas les plus influentes du moment. La vie de leader. Ca me fait peur. Parce que je dois mettre de côté mon essence premiere, Mes passions. Mon bébé. Peur de tout croquer, business women. Arriviste. Serrer des mains. Sans foi ni loi, capable de tout, pour tout avoir. Etre un instrument de réussite et de conquête pour la societé, sinon tu as "un peu raté ta vie."


Mais je suis une guerriere. Et je veux rester une guerriere loyale.

Alors je défais tous les plans. Qu'est ce que je veux MOI? Moi toute seule?

Ma LIBERTE. D'être, de penser, de faire. Je veux pouvoir m'offrir cette chance, ce luxe même, de rester chez moi si j'en ai envie, de partir loin quand ca me chante, de me lever le matin pour chercher le bonheur, jusqu'au soir, quand le soleil se couche. Je veux pouvoir préparer un gateau avant que Sasha ne rentre de l'école. Je veux pouvoir faire une bagarre de peinture avec lui même si les devoirs ne sont pas encore terminés. Ni même commencés.

Je veux rester en pyjama si j'en ai envie, et procrastiner dans mon salon, en regardant les biblots sur mes étageres. Passer l'aspirateur en petite culotte à 6h du matin, et sortir renifler l'air frais et iodé du pays basque en réalisant l'immense chance que je me suis crée en venant ici. Ne plus regarder la montre, ni le compte en banque.

Je ne veux pas avoir à soigner mon apparence en permanence. Me maquiller pour cacher les choses qui marquent ce que j'ai vécu. Les marques de ma vie. Ne plus renoncer, et surtout, ne plus me battre. Sur mes choix, mes convictions, mes valeurs.

Je ne veux plus changer le monde. Ou peut être encore un peu, mais en douceur, à ma sauce. Je ne cherche plus à changer l'autre. J'essaie de le considerer different de moi, mais unique. Pas mieux, pas moins bien. Je ne veux plus me comparer aux vedettes, aux celebrités. Je ne veux plus chercher la gloire et les paillettes. Je n'ai pas besoin qu'un Kevin mette des paillettes dans ma vie, et des moulures au plafond. Ca, je le ferai seule.


Mais j'aimerais etre accompagnée. Que l'on me dise: "Realise tes rêves, je me charge du reste." Juste une fois, pour voir si cela me plait. Entreprise de la Naîveté sans doute, de vouloir prouver qu'ici, maintenant, la poésie a toute sa place. L'Art aussi.

Ne-plus-culpabiliser.

De ne pas être riche, ou très très belle. Ou pas assez mince, pas assez grande, pas assez dans la rang, pas assez silencieuse, pas assez entrepreneuse. Avoir mes faiblesses et mes moments de doutes. Pleurer quand j'en ai besoin. Rire quand j'en ai envie. Penser à moi.

A mon envie. La mienne. Vous aider à trouver aussi votre place, mais pas au prix d'une course à la gloire, d'une notoriété qui tombera dans les oubliettes sitôt qu'une influenceuse aura une meilleure idée que moi. Je vais mourir. Je n'emporterai rien de rien. Autant de rien regretter. Rien de rien.


Merci de prendre le temps, avec moi, de rêver.





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