J'ai peur du noir. Plus précisément, le noir m'est inconfortable. Je ne sais pas où regarder, je ne trouve plus ton visage dans la pénombre. Et ton visage, je l'aime bien. Parce qu'il ne ressemble pas au mien. Il ne ressemble à aucun autre visage d'ailleurs. C'est le visage de quelqu'un qui a l'audace d'être ébloui par ce qu'il découvre autour de lui. Et, plongés dans le noir, je ne peux plus constater ton émerveillement.
Je te demande pardon de m'être fermée devant toi quand tu m'a ouvert ton coeur.
Je te demande pardon comme cela, tous les jours, depuis 13 mois. 13 mois sombres et solaires à la fois, pendant lesquels je ne me suis jamais sentie aussi éprouvée, isolée, et fière de te connaitre.
Tu m'apprends le langage amoureux, le vrai. L'intelligence du coeur. La patience. Que je n'ai plus tant les nuits furent courtes et blanches depuis ta naissance.
Tu luttes pour t'endormir parce que je te laisse croire qu'à ton réveil, je serai peut être partie? Je te demande de me pardonner.
Ta peau te démange parce que tu as vu, entendu, écouté mes disputes avec ton père et que cela t'a agressé, blessé, irrité ? Je te demande de me pardonner.
Ton père et moi, ca n'a pas marché tu sais.
On s'est mal aimé. On n'a pas su se parler, s'entendre, se comprendre.
On s'est fait du mal, on s'est abimé et tu n'as pas été épargné par nos querelles.
On a fait de notre mieux, chacun de notre côté, à notre façon.
On a traversé un très long désert de solitude, chacun sur son île, chacun avec sa grande gueule, sa fierté, ses arguments.
La vérité? Tu la veux? Tout est allé trop vite. Voilà la vérité. On ne connait jamais les gens que l'on aime. On ne connait jamais vraiment la famille que l'on rencontre dans le camp adverse. Oui mon Amour, celui qu'on aime fait parti du camp adverse. Et tant que tu ne connais pas vraiment cette personne et sa famille, deux camps s'opposent et s'entrechoquent. L'amour véritable, c'est celui qui tu construis quand tu fais la paix avec le camp adverse.
Avec papa, ni l'un ni l'autre n'a véritablement posé les armes. J'ai brisé les liens qui me tenaient à lui, j'ai défait ce noeud quotidien qui me serrait le coeur et l'âme. Parce que ce désamour n'était pas nourrissant, ou alors toxique. Pour papa, comme pour moi.
Papa a sa part de responsabilité, et j'ai la mienne. La balle est au centre, et elle y restera.
Nous n'étions d'accord sur rien. Si, sur une seule chose: toi.
Tu es le fil d'or qui nous relie, et pour cela, nous te remercions. Car sans doute un jour, tu seras celui qui nous fera baisser les armes et faire la paix. Quand nous aurons tourné la page, chacun pourra en écrire une nouvelle, dont tu seras le personnage principal, le héros, et à ce moment seulement, nous serons guéris :) Ton âme fait de bien plus belles flammes que toutes celles que nous utilisames pour nous brûler les ailes. Et c'est bien ça qui compte.
Je te demande de nous pardonner de n'être que des daltoniens de l'âme, qui n'avons
pas su saisir toute la lumière que tu dégages depuis que nous avons fait ta rencontre.
Je n'éteins jamais la lumière. Ma lumière.
Sasha.
<3
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