Mon Amour
Un jour, de là-haut, je vous verrai tous petits. On jettera des fleurs sur ma tombe, on évoquera ce que j'ai fait de bien, mon sourire, mon humour peut-être. On se sera habillé en blanc, avec de grandes capelines souples, et des foulards qui danseront dans le vent d'Octobre. Parce que je veux mourir en Octobre. Je veux revenir à la terre au même instant que les feuilles dresseront un tapis d'humus pour alimenter la Terre nourricière.
Retourner poussière et me réincarner en saule pleureur, en rayon de lumière, en quartier de Lune, en rose rouge, avec toutes ses épines et ses ronces.
Tu sais chéri, la mort, elle n'existe pas. On ne devrait pas en avoir peur ni la défier. Elle n'est qu'une vie après notre vie ici. Quand tu as intégré cette idée, tu peux enfin respirer un peu mieux et voir les choses différemment. Je serai dans chaque note d'harmonica que tu entendras, chaque fois qu'une cloche tintillera , je serai quelque part, tout près de toi. Je serai la brise qui caressera tes cheveux blonds, l'écume des vagues échouées sur les plages de la côte basque que nous aimons tant fouler toi & moi. Je serai une bribe de chaque idée lumineuse qui traversera ton esprit, et que tu matérialiseras dans ta vie, pour trouver ta propre définition du bonheur.
Je participerai dans l'invisible à adoucir chaque minute de ton expérience terrestre, mon trésor. Je t'apprendrai, avant de m'en aller, que la mort n'est qu'un passage, et qu'avant elle, il n'est question que de "vision de l'esprit". Vivre ici une vie que tu aimes, pour aimer toutes les prochaines, ailleurs, ensemble. Peu importe la forme physique, l'essence sera toujours la même.
Mon coeur, lorsque je mourrai, seuls ma peau, mes cheveux, mes yeux, mes mains, mes os disparaitront. Mon esprit, mon âme, ce courant d'amour invisible survivra à ce corps qui fut le mien. Et même à 40, 50, 60ans, je ne cesserai de te murmurer mon amour au creux de l'oreille quand tu dormiras. Je ne cesserai jamais de te demander de me pardonner pour mes erreurs de mère, d'humaine.
Je t'attendrai, entourée de ceux que tu as aimé et que tu as vu partir. Et lorsque le moment sera venu pour toi, nous nous retrouverons. Nous nous aimerons plus que jamais, sur un autre plan, sur une nouvelle énergie divine. Des visions inouïes de notre vie ensemble, ici, et là bas, me submergent et me consolent sur l'idée fausse qu'un jour, nous serons séparés.
Laisse moi te consoler, te demander de fêter mon départ comme on fête le début du Printemps. Je te demande de célébrer mon départ pour un nouveau voyage. Je te demande de danser, de chanter, de faire rire ceux qui seront venus me dire au-revoir. Je te demande d'orner mon tombeau de fleurs, de plumes, de cristaux, d'aquarelles pastel et de bienveillance. Je te demande de célébrer la Vie pour ce qu'elle a de plus merveilleux et d'éphémère.
L'éphémère deviendra l'éternité si tu y crois avec moi Sasha.
La Vie n'a de sens que parce qu'elle a un début, et une fin, je te demande de ne jamais souffrir ni pleurer de la mort. Mourir, c'est renaître. Ailleurs, différemment. Encore. Toujours. On peut être en colère après la misère, la souffrance, l'injustice. Mais jamais après la mort. Parce que mourir, c'est renaitre de ses cendres terrestres.
Sasha,
Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil, ce moment où l'on se souvient d’avoir rêvé ? C’est là que je t’aimerai toujours, c’est là que je t’attendrai.
Je t'aime infiniment.
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